Quand les plateformes numériques monétisent le dernier morceau de votre intimité

Votre vie privée est devenue un contenu. Et vous êtes l’inventaire.

Quand les plateformes numériques monétisent le dernier morceau de votre intimité
© Posthumain

Sur les réseaux sociaux, il n’est plus rare de voir des photos ou vidéos d’inconnus capturées à leur insu dans l’espace public. Un individu excentrique dans le métro, un passant ayant une mésaventure cocasse… Ces contenus deviennent viraux pour divertir les foules en ligne, souvent au mépris de la dignité des personnes impliquées. Cette tendance s’accompagne d’une déshumanisation numérique : les individus, malgré eux, deviennent de simples « contenus » consommables. En effet, on en voit de plus en plus souvent, des preuves que l’anonymat est mort à l’ère des vidéos virales – toute personne peut devenir la « star malgré elle » du jour si un clip d’elle se propage sur TikTok ou Instagram.

Par exemple, un couple filmé lors d’un concert (le « Coldplay couple ») a vu son identité divulguée en ligne, menant les deux amants (le PDG d'Astronomer et sa directrice RH) pris en flagrant délit d’infidélité à démissionner et l'épouse du PDG à demander le divorce. Ce qui devait être un moment drôle pour les internautes a eu des conséquences dévastatrices pour ces personnes, humiliées publiquement sur la durée, sans évoquer leurs carrières bousillées.

Sections principales de l'article :

  • Droit à l’image : promesses légales vs réalité virale
  • Reconnaissance faciale, crédit social et tentations sécuritaires
  • Surexposition volontaire : le piège qu’on se tend soi-même
  • Riposte : reprendre la main sur son image (sans disparaître d’Internet)
  • Pour aller plus loin : mini-manuel (non exhaustif) pour reprendre le contrôle de sa vie privée

Droit à l’image : promesses légales vs réalité virale

En France, le droit à l’image est censé protéger chacun contre de tels abus. Juridiquement, chacun a droit au respect de sa vie privée (article 9 du Code civil) et il est en principe interdit de publier la photo ou la vidéo d’une personne identifiable sans son consentement. Les seules exceptions concernent l’information légitime (ex. un reportage d’actualité) ou l’art, et encore, à condition que l’image ne porte pas atteinte à la dignité de la personne ni ne soit utilisée à des fins commerciales.

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